Une nouvelle étude révèle des écarts de revenus persistants pour les lesbiennes, les gais et les bisexuels canadiens - SRDC

Une nouvelle étude révèle des écarts de revenus persistants pour les lesbiennes, les gais et les bisexuels canadiens

13 août 2021

Par Wallaa Daramlly

Ottawa (Ontario) et Vancouver (Colombie-Britannique) – Le 13 août 2021

Un nouveau rapport de recherche de la Société de recherche sociale appliquée (SRSA) révèle la persistance d’écarts de revenus et d’autres inégalités dont souffrent les lesbiennes, les gais et les bisexuels au Canada. À l’aide de 14 années de données provenant d’enquêtes nationales auprès de la population, les chercheurs ont étudié la relation entre l’orientation sexuelle et les résultats économiques, sanitaires et sociaux au Canada.

Les écarts de revenus entre les minorités sexuelles et les hommes hétérosexuels étaient importants : les hommes hétérosexuels gagnaient le plus (55 959 $), suivis des hommes gais (50 822 $), des femmes lesbiennes (44 740 $), des hommes bisexuels (31 776 $) et des femmes bisexuelles (25 290 $). Ces écarts subsistent lorsque l’on tient compte de plusieurs facteurs connus, dont l’éducation. Bien que l’étude ait identifié le secteur d’emploi, la santé mentale et les heures travaillées comme des facteurs clés des différences de revenus, les écarts résiduels qui restaient inexpliqués soulignaient le rôle potentiel de la discrimination subie par les minorités sexuelles sur le marché du travail canadien.

« La constatation que les minorités sexuelles gagnent moins n’est pas nouvelle, mais le fait qu’elle soit maintenant étayée par des données sur les revenus parmi les plus fiables qui soient est frappant », a déclaré la Dre Basia Pakula, l’un des chercheurs de l’équipe. « La suggestion que la discrimination fonctionne en combinaison avec la santé mentale pour favoriser les désavantages en termes de revenus pour les personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles est cruciale lorsqu’on réfléchit à des solutions politiques potentielles. »

De plus, les minorités sexuelles ont signalé des niveaux inférieurs de santé générale et mentale, y compris une augmentation du stress et de l’insécurité alimentaire. Elles ont également fait état de taux significativement plus faibles de satisfaction dans la vie, de satisfaction au travail et d’appartenance à la communauté. La Dre Pakula et ses collègues ont particulièrement souligné les résultats pour les personnes bisexuelles : « Dans tous les domaines que nous avons explorés, les résultats pour les personnes identifiées comme bisexuelles étaient systématiquement les plus mauvais. Cela nous indique que nous devons éviter de traiter la communauté LGBTQ2S+ comme une entité unique. Nous devons en apprendre davantage sur la façon dont la biphobie et les expériences discriminatoires spécifiques aux bisexuels se manifestent dans la vie quotidienne des gens, y compris sur le marché du travail. »

Malheureusement, des lacunes constantes dans les données empêchent les chercheurs de connaître toute l’histoire. Malgré les efforts récents de Statistique Canada pour recueillir des informations sur les personnes appartenant à des minorités de genre, ces données ne sont pas encore systématiquement disponibles, et les données sur les facteurs d’iniquité pour les minorités de genre et sexuelles sont rares. Colin Druhan, directeur général de Fierté au travail Canada, a souligné l’importance de cette recherche et la nécessité d’obtenir davantage de données : « Sans données pertinentes, les employeurs ont de la difficulté à fixer des objectifs, même s’ils ont un engagement ferme envers l’inclusion. Ce que nous apprenons de cette recherche va aider un grand nombre d’employeurs à mieux comprendre comment avoir un impact mesurable sur les défis que nous constatons au lieu de s’appuyer sur des hypothèses et des stéréotypes, qui ne font qu’exacerber la situation des travailleurs et des demandeurs d’emploi queer et trans. »

Le rapport, qui fait partie d’un projet financé par Femmes et Égalité des genres Canada, a été préparé par les chercheures de la SRSA Audrey Appiah, Kelsey Brennan, Chloe Halpenny et la Dre Basia Pakula, ainsi que le Dr Sean Waite de l’Université de Western Ontario, en partenariat avec Fierté au travail Canada et le Conseil de l’information sur le marché du travail.

Pour plus d’informations, veuillez contacter la Dre Basia Pakula au 778-588-6650 ou [email protected].

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